Qu’est-ce que le chauffage urbain ?
Un chauffage dans la ville, de quoi parle-t-on ? Nous verrons la définition de ce type d’installation et son fonctionnement grâce aux sources d’énergies variées.
Chauffage urbain : un outil de la production de chaleur collectif
Un réseau de chauffage urbain, aussi surnommé réseau de chaleur, est un système de chauffage adapté pour couvrir un grand territoire.
Ainsi, le réseau de chauffage urbain peut permettre de chauffer un quartier, une ville ou une collectivité. La chaleur est alors distribuée à l’ensemble des bâtiments situés sur la zone couverte : habitations, écoles, salles de loisirs ou sportives, hôpitaux, bâtiments administratifs, etc.
Concrètement, les logements chauffés via chauffage urbain sont réchauffés grâce à des radiateurs alimentés par le réseau d’eau chaude de la ville. Il n’y a donc pas besoin d’avoir une chaudière gaz ou fioul dans le logement. Ils peuvent aussi servir à délivrer du froid.
Le chauffage urbain est composé de différentes infrastructures :
- une ou plusieurs chaufferies (ou centrale de production), qu’on nommera unité de production, qui produisent la chaleur
- un réseau de tuyauterie souterrain qui distribue la chaleur dans les différents endroits à chauffer. Cela se fait via l’eau chauffée à une température comprise entre 60 et 100°C, sous pression ou non, ou de vapeur d’eau
- un dispositif d’échange de chaleur dans chaque lieu qui vient transformer la chaleur reçue sous la forme souhaitée par l’utilisateur
- dans les immeubles, des sous-stations équipées de compteurs peuvent aussi permettre de transformer l’eau chaude vers les radiateurs des utilisateurs.
Ce système de chauffage urbain rappelle le système de distribution d’eau chaude en géothermie que l’on trouvait déjà chez les Romains puis au Moyen-Âge.
Aujourd’hui, des grandes villes utilisent ce type d’infrastructures collectives : Paris ou Grenoble par exemple.
Quelles sont les sources d’énergies utilisées pour le chauffage urbain ?
Un dispositif de chauffage urbain peut fonctionner grâce à différentes énergies :
- grâce à l’énergie solaire
- avec la combustion d’énergies fossiles (gaz, fioul, charbon)
- grâce à l’énergie-bois
- en utilisant la chaleur du sol avec le système de géothermie ou la chaleur de l’eau souterraine (aquathermie)
- à l’aide de la chaleur fatale, c’est-à-dire l’énergie dégagée par des activités humaines (incinération de déchets, fonctionnement de méga-serveurs, etc)
Il est aussi possible de créer un chauffage qui utilise plusieurs de ces énergies afin de pallier aux problématiques de disponibilité d’une ressource. Par exemple, en l’absence de soleil, le dispositif utilise des énergies fossiles.
Dans le cadre d’une démarche de transition énergétique et d'indépendance énergétique vis-à-vis des énergies fossiles, la géothermie comme la récupération de la chaleur fatale, s’annoncent comme les méthodes les plus durables.
En effet, ces deux techniques pour mettre en place un chauffage urbain, utilisent des ressources naturelles et/ou locales. On évite ainsi l’importation de ressources rares et limitées comme le gaz ou le pétrole.
Les enjeux du chauffage urbain autour de la transition énergétique
Le réseau de chaleur urbain est un outil très puissant pour permettre à un territoire donné d’être alimenté en chaleur. Coup de projecteur sur ses avantages et ses atouts dans la transition écologique.
Les avantages du chauffage urbain
Un atout écologique
Le chauffage urbain est une solution de chauffage que l’on peut qualifier d’écologique. En effet, lorsque l’on utilise la géothermie ou le solaire, on fait appel à des ressources naturelles. Ces dernières ne nécessitent pas d’extraction polluante (charbon, gaz, pétrole), ni n’engendrent des coûts de transport importants.
C’est donc le meilleur atout pour une énergie non polluante ! De plus, on peut aussi utiliser des énergies de récupération d’industries ou d’activités humaines. Se faisant, c’est une façon de valoriser l’énergie déjà produite.
Enfin, la taille et la gestion industrielle des installations de chauffage urbain permettent d’obtenir des rendements de combustion plus intéressants que des installations de chauffage classique. Des économies vertueuses peuvent alors être réalisées.
Enfin, la collectivité qui gère le chauffage peut aussi plus facilement avoir un regard sur les rejets de CO2 ou de poussières dans l’atmosphère.
Praticité et simplicité
Les installations de grandes chaufferies ont un rendement important, sans craindre de panne ou de discontinuité du service. Cela s’explique notamment car plusieurs énergies peuvent être utilisées pour alimenter les chauffages.
Pour les abonnés de ce type d'infrastructures (syndicats d’immeubles, collectivités locales, entreprises, etc), c’est aussi très pratique !
À l’intérieur de leur habitation, les abonnés n’ont pas de cheminée ou de chaudière personnelle. La chaleur est acheminée jusqu’aux habitations par l'intermédiaire d’un réseau de canalisations. C’est donc un dispositif peu encombrant.
Un dispositif sécurisé
Pour qu’un immeuble ou un local se raccorde au chauffage urbain, il faut prévoir une place pour accueillir un local de livraison. Ce type de fonctionnement évite deux problèmes qui peuvent porter atteinte à la sécurité des habitants :
- il n’a pas de stockage de combustible, ni cheminée, ni chaudière ce qui limite les risques de combustion
- il n’y a pas besoin d’approvisionnement ce qui évite aussi les risques d’explosion ou d’incendies
Panorama du chauffage urbain en France : un atout pour la transition écologique
Selon le ministère de la Transition écologique, les réseaux de chaleur urbains sont des outils essentiels de la décarbonation de la France.
En effet, on le sait, les villes sont responsables d’une grande part des émissions de gaz à effet de serre. C’est aussi le lieu où les risques face aux effets du réchauffement climatique sont les plus problématiques. Par exemple, les pics de pollution sont largement regroupés dans les espaces urbains.
Ainsi, le chauffage urbain fait partie des innovations qui peuvent permettre de penser la ville autrement. Une ville où la façon de se chauffer serait plus écologique et plus verte.
Pour ce faire, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 a acté un objectif de multiplication de la quantité de chaleur livrée par les chauffages urbains par cinq d’ici 2030.
Il faudra alors compter sur le développement de la géothermie, de la biomasse, mais aussi des installations pour réutiliser la chaleur fatale, notamment des usines d’incinération.
La France doit aussi gonfler son réseau de chaleur et augmenter la part des énergies renouvelables et de récupération dans les chauffages urbains. L’idée est en effet de proposer une décarbonation totale du chauffage urbain.
À ce jour, voici la part des énergies vertes utilisées pour les réseaux de chaleur :
- 22,8% provient de la biomasse
- 5,6% en géothermie
- 27,3% vient de la chaleur fatale de récupération
Le développement de ces énergies renouvelables ou énergies vertes doit être poursuivie pour stopper l’utilisation de charbon, fioul et gaz naturel. L’abandon des énergies fossiles pour alimenter les chauffages urbains est acté pour 2030.
Envie de contribuer à l’installation de nouveaux réseaux ?
Au niveau du parc de bâtiments raccordés aux réseaux de chaleur en France, on constate qu’environ 2000 nouveaux bâtiments sont raccordés par an. Pour atteindre les objectifs fixés par la loi, il faudrait que le nombre de bâtiments raccordés chaque année double. Le besoin de développer un mode de chauffage plus durable est donc crucial.
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